Mais pourquoi donc joue-t-on ?
Combien d’ennemis ai-je tué au fusil d’assaut dans Battlefield 4 ? Si j’avais frappé la balle du plat du pied, aurais-je marqué ? Et si je refaisais une partie de belotte avec Marie ? Ca fait si longtemps ! Laquelle de ces deux machines à sous propose les meilleurs gains ? Tant de questions que nous nous posons tous les jours avant, pendant ou après avoir joué à toute sorte de divertissements ! Mais pourquoi jouons-nous au juste ? Est-ce simplement par plaisir ? Pour tuer l’ennui ? Nous répondrons à ces questions ci-dessous, dans la mesure du possible bien-sûr !
Jouer, ce n’est pas seulement s’amuser !
Certes, on retire beaucoup de plaisir lorsqu’on joue. L’adrénaline et la molécule du bonheur envahit tout notre corps et on se sent tout léger ! Cependant, il est réducteur de dire que le plaisir ne sert qu’à nous rendre plus heureux. Jouer a d’autres utilités : cela sert à rigoler mais aussi à apprendre et à s’entraîner. Lorsqu’un enfant tire sur ses copains au pistolet à eau, il le fait parce que c’est amusant mais d’un certain côté, il le fait vraiment. Il vise avec précision, tire sur la gâchette et est heureux de se sentir supérieur.
En réalité, les enfants, tout comme les progénitures de certains animaux, ne jouent pas juste par plaisir. Tout prédateur qui aura été privé de jeux durant son éducation sera incapable de résister à ses assaillants une fois adulte. Incapable de mordre, de se battre, de chasser, que deviendra-t-il ? On joue donc afin d’acquérir une compétence, une aptitude. Plus on joue, plus on répète cet acte, plus on maîtrise ce savoir indispensable à notre survie. Si le jeu amuse, c’est donc parce qu’il nous permet de nous améliorer. Mieux encore : jouer est sage car il est indispensable de « se gouverner » (vous vous souvenez, il faut être autonome dans la vie !). Jouer permet de maitriser à la fois son corps et son esprit.
La vie n’est qu’un vaste jeu de hasard
Les règles de notre communauté ou société s’acquièrent plus vite par le jeu que par la contrainte. Et c’est en se pliant à une attitude réclamée dès l’enfance par la règle du jeu qu’un individu comprendra ce que ce terme règle signifie. Au final, on peut dire que l’homme est l’enjeu du propre jeu auquel il participe : jouer, c’est faire semblant, agir mais « pour de faux ». Par l’intermédiaire du jeu, l’homme se réfugie dans une sorte de rêve mental. Dans ce rêve, les joueurs ne sont personne. Ils incarnent des rôles, des personnages qui n’existent pas ou qui sont issue de leur imagination. Enfants et adultes s’identifient à des êtres, construisent leur personnalité autour d’eux et finissent par devenir un subtil mélange de ces rôles joués, surjoués ou rejoués. Comme le disait Simone de Beauvoir l’homme n’est rien d’autre qu’un simple « enfant gonflé d’âge ».
Perdre ou gagner : les seules issues du jeu ?
Malgré tout, pour jouer, il faut disposer de bonnes raisons pour le faire. On ne joue pas que pour éprouver du plaisir. Par contre, mettre en jeu son existence –même si elle n’est que pure imagination, rien que pour le jeu, cela n’est pas anodin. Tuer quelqu’un pour de faux, gagner une guerre, aller en prison, tout cela forme des choses graves dans notre société. On notera aussi et surtout que dans la majorité des cas, perdre est plus sûr que de gagner. Personne ne joue vraiment par soif de victoire. Non, au contraire, on joue pour perdre. On joue à la vie à la mort. Dans la plupart des jeux, la référence à la mort est importante. Aux échecs, on doit encercler et tuer le roi par exemple ! Au final, le jeu nous apprend que la vie se gagne, et pour cela il faut être fort et préparé. On joue aussi pour fuir la mort, comme l’expliquait Heidegger. L’existence est source de tracas. Jouer, c’est fuir nos soucis, nous libérer le temps d’une partie de jeux de casino par exemple.